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ARABELLE.

Ma… ma fille ! Ma fille… De chambre, monsieur !

PAGANEL, à part.

Je n’ai pas la langue heureuse aujourd’hui.

GLENARVAN.

Mais vous, monsieur ?

PAGANEL, à Glenarvan.

Ah ! milord, je vous demande pardon de me présenter moi-même, mais à la mer, on peut être plus coulant sur l’étiquette !

GLENARVAN.

À qui ai-je l’honneur de parler, monsieur ?

PAGANEL.

Jacques-Eliarin-Jean-Marie Paganel.

GLENARVAN.

Paganel !… Vous êtes monsieur Paganel ?

PAGANEL.

Secrétaire perpétuel de la Société de géographie de Paris, membre correspondant des sociétés de Bombay, de Leipzig, de Londres, de Pétersbourg, et qui se dirige vers l’Inde pour y relier entre eux les travaux des grands voyageurs.

GLENARVAN.

Monsieur Paganel, je ne peux que me féliciter de rencontrer à bord l’un des savants les plus distingués de la France… (À part, à Wilson.) et le plus distrait des hommes !

WILSON.

Tout s’explique alors.

ARABELLE, à Glenarvan.

Est-ce qu’il va se mettre à table avec nous ?

GLENARVAN, bas.

Ma chère tante, il doit mourir de faim. Laissons-le reprendre des forces avant de lui apprendre où il est et où il va.

(Chacun a pris sa place autour de la table, moins Bob. Paganel se trouve placé près de lady Arabelle qui est furieuse.)

GLENARVAN.

Et maintenant, monsieur Paganel, voulez-vous me permettre de vous adresser une question ?

PAGANEL.

Comment donc ! Vingt questions, milord, trente questions !… toutes les questions que vous voudrez.