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ARABELLE, buvant.

Pouah ! Fi ! l’horreur ! Qu’est-ce que c’est que cela ?

PAGANEL.

De l’eau ! un verre d’eau fraîche que je vous ai versée, belle dame !

ARABELLE.

Mais c’est du vinaigre !

BOB.

C’est la burette au vinaigre !

PAGANEL.

C’est la burette !… Ciel ! ah ! pardon, mille pardons, madame ! C’est une distraction. (La cloche sonne sur le pont.)

BOB.

Bon ! la cloche du déjeuner.

PAGANEL.

Le déjeuner ! diable ! Je n’ai que le temps de faire un bout de toilette ! Daignez m’excuser, madame. J’affirme de nouveau que j’avais voulu dire : des soupirs… de simples… Où ai-je mis mon bonnet ? (L’apercevant sur une chaise où se trouve aussi un chapeau de femme.) Ah ! le voilà… (Il va le prendre et se tournant vers Arabelle.) De simples soupirs, madame… (Il saisit sans le regarder le chapeau de femme avec lequel il salue.) Madame, j’ai bien l’honneur…

ARABELLE.

Mon chapeau ! Mais c’est mon chapeau, monsieur !

PAGANEL.

Votre… Tiens, c’est vrai !… (Le déposant.) Cela fait deux distractions ! C’est étonnant, moi qui n’en ai jamais !… C’étaient des soupirs, madame, de tendres soupirs ! (Il rentre dans sa cabine.)

ARABELLE.

Mais quel est donc cet homme ?


Scène IV

Les Mêmes, GLENARVAN, WILSON, domestiques.
ARABELLE.

Ah ! mon neveu !

GLENARVAN.

Ma chère tante, Robert et Mary, n’étant point encore prêts, vous prient de vous mettre à table sans eux.