Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES ENFANTS
DU
CAPITAINE GRANT




PROLOGUE


PREMIER TABLEAU

Le Naufrage.

La scène représente l’extrémité d’un îlot ; quelques buissons, quelques arbres sans feuilles, hautes roches à droite et à gauche. — La mer vient battre la pointe de l’îlot au dernier plan à gauche. À une distance, qui doit être d’un demi-mille en mer, les restes d’un navire naufragé dont on ne voit plus que la carcasse renversée. — Sur le devant de la scène, quelques barils et ustensiles sauvés du naufrage. — Au fond, l’horizon de mer. Il fait grand jour et le ciel est pur.


Scène I

GRANT, JAMES, AYRTON, BURCK, FORSTER, DICK,
dix-sept matelots.

Tous ont leurs vêtements en mauvais état. Les uns sont étendus sur le sol ; les autres vont et viennent sur la plage. Au lever du rideau, le capitaine Grant est debout, à droite, sur une haute roche, et, les bras croisés, il observe l’horizon, Ayrton, Forster et Dick forment un groupe à part. Le jeune James examine avec anxiété ce qui se fait autour de lui.

1er MATELOT, à voix basse.

Non !… non !… assez de souffrances comme cela !

2e MATELOT, à voix basse.

Vouloir s’enfoncer si loin dans le Sud, c’est tenter Dieu !

DICK.

C’est tenter le diable, et le diable n’aime pas qu’on le tente ! Aussi, vous voyez ce qu’il a fait du Britannia ! (Il montre la carcasse échouée en mer et revient vers Ayrton.)