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ARCHIBALD, PASSEPARTOUT, NÉMÉA, criant.

C’est dimanche ! c’est dimanche !  !

FOGG.

Comment !…

AOUDA.

Que signifie ?…

ARCHIBALD.

Cela signifie, mon ami, que nous nous sommes trompés d’un jour !

FOGG.

Trompés !… Mais c’est impossible !

ARCHIBALD.

Oui, mon ami, oui ! c’est impossible, mais cela est !…

PASSEPARTOUT.

Et la preuve que c’est bien aujourd’hui dimanche, monsieur, c’est que la poste est fermée !

ARCHIBALD.

C’est que tous les magasins sont fermés !… (L’entraînant vers la fenêtre.) Tenez, tenez, regardez vous-même !

AOUDA et NÉMÉA.

Oui, oui, fermés !

FOGG.

C’est vrai !… c’est bien vrai !

PASSEPARTOUT.

Quand je suis arrivé au bureau… « C’est fermé, m’a-t-on dit, puisque c’est dimanche !… » Je croyais que je rêvais… et j’ai interrogé un passant, deux passants, dix passants !… Et chacun me répondait : Eh ! parbleu ! c’est dimanche ! c’est dimanche ! c’est dimanche ! Enfin, monsieur, c’est dimanche !!!

FOGG.

Mais comment cela se fait-il, puisque j’écrivais chacun des jours écoulés ?…

ARCHIBALD.

Vous vous serez trompé, mon ami.

FOGG.

Ah ! j’y suis !… Je comprends !… J’avais oublié !… Oui, en faisant le tour du monde, et en marchant vers l’est, l’heure se modifiait avec chacun des degrés parcourus… et nous avons ainsi gagné tout un jour…