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PASSEPARTOUT, à part.

Il ne songe même pas à lui !

FOGG.

Passepartout.

PASSEPARTOUT.

Monsieur.

FOGG.

Ce fou, car il était fou, ce malheureux qui a voulu n’arrêter en mer, je pense bien qu’il a pu être sauvé ?

PASSEPARTOUT.

Ah ! par exemple ! voilà un imbécile dont je me fiche extraordinaiecment ! Mais, tranquillisez-vous ! on l’a sauvé, en même temps que ce brave capitaine !

FOGG.

C’est hier, dimanche, à neuf heures du soir, qu’a expiré le délai fatal !

PASSEPARTOUT.

Faute de deux heures, sur quatre-vingts jours, perdre à la fois sa fortune et…

FOGG.

Mais non son honneur ! J’ai perdu honorablement et je payerai. Connaissez-vous Liverpool, Passepartout ?

PASSEPARTOUT.

Non, monsieur, et je ne tiens guère à le connaître !

FOGG.

Vous saurez bien où trouver la poste !

PASSEPARTOUT.

S’il le faut !

FOGG.

Voici une lettre contenant un chèque sur Baring frères, et qui permettra à mes collègues du Club de toucher le montant du pari !

PASSEPARTOUT.

Ah ! malheur et misère !

FOGG, tendant la lettre.

Allez sans retard à la poste et faites charger cette lettre. Je veux qu’elle arrive aujourd’hui lundi avant neuf heures du soir ! (Souriant.) J’aurai, selon l’usage, payé dans les vingt-quatre heures !