Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ARCHIBALD.

Eh bien, nous sauterons.

TOUS.

Aux soupapes ! aux soupapes !

(Des matelots montent sur le dôme de la chaudière et placent de lourds espars sur les soupapes. Le mouvement de la machine s’accélère, et le balancier s’élève et s’abaisse avec une effrayante vélocité. En ce moment, un immense jet de vapeur et une gerbe de feu s’élance vers le ciel. Effroyable détonation. La chaudière éclate et les morceaux se dispersent à gauche et à droite. La cheminée vole en éclats au milieu de torrents de vapeur. La machine s’arrête. Une partie du pont a sauté. Plusieurs hommes sont renversés. — Cri général.)

Ah !

LE CONTREMAÎTRE.

Nous coulons ! nous coulons !

(Fogg est resté sur la passerelle. Le capitaine l’y rejoint.)

LE CAPITAINE.

Mettez le canot à la mer !

FOGG, au capitaine.

Mais, monsieur ?

LE CAPITAINE.

Le danger menace, monsieur, je reprends mon commandement !

FOGG.

Et bien, nous commanderons ensemble !

LE CAPITAINE.

Ensemble, c’est dit !

(Pendant ce temps, des matelots ont fait descendre le canot sur le côté. Le bâtiment s’est enfoncé peu à peu.)

ARCHIBALD.

Fogg, l’embarcation est prête !

FOGG, criant.

Embarque.

LE CAPITAINE.

Embarque. (L’embarcation est amenée sur le côté du navire à droite.)

FOGG.

Les femmes d’abord.

ARCHIBALD, à Fogg.

À vous, Fogg.

FOGG.

Nous, les derniers !