Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CHEF.

Tu mens !

FOGG.

Il se traînait à mes genoux, le lâche !…

LE CHEF, furieux.

Tu mens ! tu mens !…

FOGG.

Et moi, dirigeant contre sa poitrine cette arme que tu portes là… je l’ai frappé d’une balle au cœur, et l’ai vu tomber à mes pieds !…

LE CHEF.

Eh bien ! tu vas mourir comme il est mort !

(Il dirige le revolver contre la poitrine de Fogg.)

AOUDA, NÉMÉA.

Ah !

FOGG, froidement.

Allons donc !… Aouda… éloignez-vous ! J’attends ! j’attends !

LE CHEF, l’ajustant.

Tiens !

(Au moment où il va tirer, un coup de revolver part du tronc de l’arbre dans lequel est caché Passepartout et devant lequel se trouve Fogg. Le chef pousse un cri et tombe. Néméa, Aouda et Fogg se regardent étonnés. Les Paunies sont frappés de stupeur.)

FOGG.

Que signifie ?…

(Les Paunies se sont approchés du chef. L’un d’eux montre du doigt la blessure.)

1er PAUNIE, s’emparant du revolver que tient encore le chef.

Nos ennemis ont-ils des armes invisibles ? Nous allons le savoir !

(Il appuie le revolver sur la poitrine de Fogg. Un second coup de feu de Passepartout jette l’Indien à terre. Cris de tous les Indiens qui, après s’être approchés, se sont éloignés, terrifiés. Ils vont se précipiter sur Fogg, lorsqu’une détonation générale retentit. Ce sont les soldats qui apparaissent au sommet de l’Escalier des Géants, sur la berge du torrent et sur les glaçons. Ils s’élancent en scène, et, après une lutte de quelques instants, ils tiennent les Paunies en respect.)

ARCHIBALD.

Nous avons entendu le signal, ami Fogg…

PASSEPARTOUT, paraissant dans l’arbre.

Et c’est moi qui l’ai donné, monsieur !

TOUS.

Passepartout !