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FOGG.

D’ailleurs, les marques laissées sur la neige ne pouvaient nous tromper !

LE SERGENT.

Mais elles se divisent maintenant…

ARCHIBALD.

Que faire alors ?

FOGG.

Nous diviser aussi et les suivre séparément.

ARCHIBALD, au sergent.

Mais ces misérables ne tueraient pas deux femmes pour le seul plaisir de tuer !

LE SERGENT, secouant la tête.

Ces Paunies ont juré une haine implacable aux blancs. Plusieurs fois déjà ils ont attaqué les voyageurs, et jamais ils n’ont fait grâce.

ARCHIBALD.

Et Passepartout ?

FOGG.

Il suit une trace et doit nous rejoindre au fortin, où nous avons fait halte cette nuit.

LE SERGENT.

Et où j’ai laissé le reste de mes soldats, à deux cents pas d’ici !

FOGG.

Bien ! Vous, Archibald, suivez la rive droite de ce torrent ; moi, je vais reconnaître les traces qui se dirigent de ce côté, (Il monte l’escalier.) Vous, sergent, retournez au fortin, et tenez-vous prêt à accourir au premier signal !…

LE SERGENT.

Bien ! Mais quel sera ce signal ?

FOGG.

Un coup de feu !

ARCHIBALD.

Un coup de feu, c’est convenu…

LE SERGENT.

C’est convenu : un coup de feu, et nous accourons.

(Archibald sort par la rive droite du torrent. Le sergent et les soldats s’en vont du côté opposé. Fogg gravit l’Escalier des Géants, s’arrête un instant sur la crête, consulte la neige, et ne disparaît qu’au, moment où Passepartout entre en scène.)