ſplendides & de grands fraiz, l’Ambaſſadeur de Tartarie qui nous auoit menez, parla au Roy ſur ce qui eſtoit de noſtre voyage, & le Cauchin le luy accorda tres-facilement, ſi bien qu’à l’heure meſme il commanda qu’on nous donnaſt vn vaiſſeau pour nous en aller à la coſte de la Chine, où nous croyõs trouuer quelques Nauires de Portugais pour nous en aller à Malaca, & de là aux Indes ; tellement que noſtre deſſein fut incontinent mis en execution, & ſans vſer d’autre de l’ay nous fiſmes les preparatifs neceſſaires à noſtre partement.
e douzieſme de Ianuier nous partiſmes de la ville d’Vzanguée auec vn extreme contentement de nous eſtre eſchappez de tant de trauerſes & de trauaux que auions ſoufferts par le paſſé. Nous eſtant donc embarquez ſur vne grande riuiere d’eau douce, de la largeur de plus d’vne lieuës nous leuaſmes la proüe à diuers rhombs, à cauſe des deſtours que la riuiere faiſoit ; cependant que par l’eſpace de ſept iours, que nous y fuſmes, nous viſmes quantité de grands bourgs & de fort belles villes, leſquelles à ce que nous en pouuions iuger par les apparences, ne pouuoient eſtre peuplées que par des gens grandement riches. Ce qui eſtoit bon à iuger, tant pour la ſomptuoſité des edifices qui ſe voyoient aux maiſon des particuliers, mais encore plus aux Temples dont les clochers eſtoient tous couuerts d’or, & meſmes par le grand nõbre de vaiſſeaux de rame qui eſtoit ſur cette riuiere, chargez en abondance de toute ſorte de prouiſions & marchandiſes. Or comme nous fuſmes arriuez à vne fort belle ville appellée Quangeparuu, où il y pouuoit auoir 15. ou 20. mille feux,