ami de Michel-Ange. Vers cette époque, Lione fit une médaille de Michel-Ange, où son profil est énergiquement représenté et, au revers, sur sa demande, il figura un aveugle conduit par un chien, avec cette inscription : DOCEBO INIQUOS VIAS TVAS, ET IMPII AD TE CONVERTENTVR. Michel-Ange lui donna alors le modèle en cire d’un Hercule qui étouffe Antée, avec plusieurs de ses dessins. Nous n’avons que deux portraits en peinture de Michel-Ange, un de la main du Bugiardini, et l’autre de Jacopo del Conte. Daniello Ricciarelli le représenta en un bronze de ronde-bosse[1], et il faut y ajouter la médaille du chevalier Lione. On a fait tant de copies de ces différents portraits que j’en ai vu quantité en Italie et ailleurs.
Cette année-là, le cardinal Jean de Médicis, fils du duc Cosme, alla à Rome[2], pour recevoir le chapeau des mains du pape Pie IV, et Vasari l’accompagna comme serviteur et familier. Il resta un mois avec Michel-Ange, qui lui fit un excellent accueil, et ne le quitta pour ainsi dire pas. Vasari avait apporté avec lui, par ordre de Son Excellence, le modèle en bois du palais ducal de Florence, avec les dessins des nouveaux appartements qu’il avait construits et couverts de peintures. Michel-Ange désirait les voir, car, à cause de sa vieillesse, il ne pouvait plus faire le voyage. Au départ de Vasari, il écrivit au duc de continuer l’entreprise qui était digne en tout point de sa grandeur.
Cette même année, le duc Cosme alla à Rome, avec sa femme, la duchesse Leonora. À l’arrivée du duc, Michel-Ange alla le voir immédiatement ; celui-ci lui fit beaucoup de caresses, estimant grandement son génie. Il le fit asseoir à côté de lui, et causa avec lui familièrement de tout ce qu’il faisait exécuter comme peintures et sculptures à Florence, et de ce qu’il avait l’intention de faire, en particulier, dans la grande salle du palais. Michel-Ange l’encouragea, et se plaignait, parce qu’il aimait ce seigneur, de n’être plus assez jeune pour pouvoir le servir. Le duc retourna souvent le voir, pendant son séjour à Rome, ainsi que son fils, don François de Médicis, qui plus tant à Michel-Ange par ses manières avenantes et les grandes caresses qu’il lui fit, lui parlant toujours le bonnet à la main, que Michel-Ange écrivit à Vasari, à son sujet, disant qu’il regrettait infiniment d’être malade et vieux, qu’autrement il aurait voulu faire quelque chose pour ce seigneur, et qu’il