parapets composés de balustres variés. Pour enrichir la façade du palais, il y fit poser deux statues antiques en marbre, qui représentent des fleuves couchés et placés sur des soubassements ; l’un d’eux est le Tibre et l’autre le Nil ; ces deux figures ont neuf brasses. Au milieu devait se trouver une grande niche contenant un Jupiter. Du côté du midi, où est le palais des Conservateurs, et pour mettre cet édifice d’équerre, il dressait une façade riche et variée, avec une loggia au rez-de-chaussée ornée de colonnes et de niches contenant des statues antiques, et tout autour des ornements variés, des portes et des fenêtres, dont une partie a été exécutée. Vis-à-vis de cette façade devait s’en trouver une autre, au nord et au pied de l’église d’Ara Cœli[1]. Enfin, au ponant, un grand escalier à cordons, se recourbant aux extrémités et orné de parapets à balustres, devait former l’entrée principale, avec des bases sur lesquelles on placerait les plus belles statues dont le Campidoglio était si riche. Au milieu de la place, sur une base de forme ovale, est placée la statue équestre en bronze, si renommée, de Marc-Aurèle ; le pape Paul la fit enlever de la place de Latran, où Sixte IV l’avait fait poser. Cet ensemble d’édifices fut si bien réussi qu’il est digne d’être énuméré parmi les grandes choses que Michel-Ange a produites. On a désigné, de nos jours, pour le terminer, Messer Tommaso de’ Cavalieri, gentilhomme romain, qui a été un des meilleurs amis qu’ait eus Michel-Ange, comme on le dira plus loin.
Le pape Paul III avait fait pousser assez avant à San Gallo, pendant que celui-ci vivait, la construction du palais Farnèse ; et comme il fallait poser la corniche pour terminer le toit dans sa partie avant, il voulut que Michel-Ange lui donnât un dessin et présidât à son érection. Michel-Ange, ne pouvant refuser à ce pape qui l’estimait tant et l’accablait de prévenances, fit faire un modèle en bois, haut de six brasses, grandeur d’exécution, et le fit poser sur un des coins du palais, pour juger de l’effet que la corniche devait produire. Sa Sainteté s’étant déclarée satisfaite, ainsi que tout Rome, on en exécuta la partie qui se voit actuellement terminée, et qui est la plus belle corniche et la plus variée qui existe, tant dans les monuments anciens que modernes. Par suite, après la mort de San Gallo, le pape confia également cette construction à Michel-Ange, qui y pratiqua la rangée de fenêtres en marbre, séparées par d’admirables colonnes en mischio, qui surmonte la porte principale, avec les écussons en marbre du pape Paul III, fondateur de ce palais. Dans la cour intérieure, il établit au-dessus du premier ordre,
- ↑ Elle ne fut élevée que sous le pontificat d’Innocent X.