sacristie, et la bibliothèque de San Lorenzo, à Florence. Il quitta donc Rome, et, à Florence, commença par modifier la coupole de la sacristie qu’il fit orner de différentes manières et surmonter, par l’orfèvre Piloto, d’une boule à soixante-douze faces. Pendant qu’il faisait travailler à la coupole, quelques-uns de ses amis lui dirent : « Vous devriez modifier la lanterne, en vous inspirant de celle de Filippo Brunelleschi. » Et il leur répondit : « On peut la modifier, mais non l’améliorer. » À l’intérieur, il éleva quatre tombeaux[1], pour orner les parois, et pour contenir les corps des pères des deux papes, à savoir : Laurent le Magnifique et Julien, son frère ; Julien, frère de Léon X, et Laurent le duc, son neveu[2]. Comme il voulut élever la sacristie sur le modèle de la vieille sacristie, qui est due à Filippo Brunelleschi, mais avec un autre ordre d’ornementation, il y fit intérieurement un ornement composite des plus variés et des plus nouveaux ; car il ne voulut pas suivre la tradition laissée par Vitruve et les anciens, que l’on continuait à employer, et les artistes doivent lui avoir une grande obligation d’avoir quitté le chemin commun parcouru jusqu’alors. Mais il se montra encore plus novateur dans la bibliothèque de San Lorenzo, en ce qui concerne la belle répartition des ouvertures, la division du plafond en compartiments, et la merveilleuse entrée de ce local. On ne saurait voir de dessin plus gracieux et plus ferme tout à la fois que celui des consoles, des niches, des corniches, et il n’y a pas d’escalier plus commode. Il y pratiqua un emmarchement si original et sortant tellement de l’habitude générale que tout le monde en resta étonné.
À cette époque, il envoya Pietro Urbano de Pistoia, son élève, à Rome, pour mettre en œuvre un Christ nu tenant la croix[3], figure admirable qui fut placée dans l’église de la Minerva, à côté de la grande chapelle, pour Messer Antonio Metelli[4]. Survint le sac de Rome[5] et l’expulsion des Médicis de Florence. À la suite de cette révolution, ceux qui gouvernaient la ville, désirant refaire ses fortifications, nommèrent Michel-Ange commissaire général de toutes les fortifications[6]. Il fit de nombreux dessins et fit travailler sur différents points de la ville, et finalement entoura de bastions la colline de San