peintes par Lorenzo di Ricci[1]. Par l’entremise du magnifique Julien Baccio eut la commande d’un saint Pierre haut de quatre brasses et demie, qu’il commença en 1513, et qu’il ne termina que longtemps après[2] ; bien qu’il n’offre pas toute la perfection de la sculpture, il est bien dessiné[3]. En 1515, lorsque le pape Léon X passa par Florence pour aller à Bologne, entre autres ornements et apparats que la ville dressa pour lui faire honneur, on chargea Baccio de faire, sous un arceau de la loggia, près du palais, un Hercule colossal, haut de neuf brasses et demie. D’après ce qu’il en avait dit, on s’attendait à le voir surpasser le David de Michel-Ange. Mais le fait n’ayant pas correspondu au dire, ni l’œuvre aux éloges anticipés qu’il en avait donnés, Baccio perdit beaucoup dans l’opinion des artistes et de toute la ville.
Le pape Léon X ayant alloué à Andrea Contruci dal Monte Sansavino la décoration en marbre qui forme l’extérieur de la maison de la Vierge à Loreto, ainsi que diverses statues et histoires à représenter, Andrea en avait déjà terminé quelques-unes avec succès, et il était occupé aux autres, quand le pape lui envoya Baccio, dont il n’avait pas jugé opportun de faire exécuter en bronze un David coupant la tête de Goliath, que Baccio lui avait présenté. Arrivé à Loreto, Baccio fut parfaitement accueilli par Andrea, tant à cause de sa réputation que sur la recommandation du pape. On lui confia un bloc de marbre, pour en tirer une Nativité de la Vierge. Ayant fait le modèle, il commença son ouvrage : mais en homme qui ne peut souffrir ni compagnons ni égaux, et qui n’aime pas à louer l’œuvre d’autrui, il se mit à blâmer les ouvrages d’Andrea et des autres sculpteurs qui travaillaient avec lui, leur disant qu’ils ne savaient pas dessiner, et s’en faisant autant d’ennemis. Ces propos étant venus aux oreilles d’Andrea, ce dernier le reprit avec douceur, en homme sage qu’il était, disant que les œuvres se faisaient avec les mains et non avec la langue, que le bon dessin n’était pas sur le papier, mais dans la perfection de l’œuvre une fois terminée, et que finalement il le priait, à l’avenir, de parler de lui avec plus de respect. À quoi Baccio ayant répondu superbement et avec des paroles injurieuses, Andrea ne put se contenir et courut sur lui, pour le tuer. Quelques personnes les séparèrent, mais Baccio fut forcé de quitter Loreto et d’emporter son œuvre à Ancone. Il ne tarda pas à s’en dégoûter, bien qu’elle fût