Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/292

Cette page a été validée par deux contributeurs.

grande niche de la cathédrale, derrière l’autel, il ne toucha plus à ses pinceaux et se mit à travailler en relief. Il s’adonna à la fonte de telle sorte qu’il exécuta, avec beaucoup de peine, à la vérité, six anges de bronze[1], qui furent placés sur les six colonnes les plus proches du maître-autel de la cathédrale. Ils sont un peu plus petits que nature, et tiennent, pour soutenir des candélabres, des coupes en forme de petits bassins. Dans le travail des derniers, Domenico se comporta de manière à être hautement loué. Aussi, se sentant plus hardi, il commença les douze Apôtres[2] destinés à être placés au bas des colonnes, où se trouvent quelques anciennes statues analogues, en marbre et de mauvais style. Mais il ne les continua pas, la mort l’ayant frappé peu après. Comme il avait beaucoup d’originalité et qu’il réussissait en toute chose, il se mit à faire des gravures sur bois, pour en tirer des épreuves en clair-obscur. On a ainsi de lui deux Apôtres traités excellemment. Il grava également sur cuivre, au burin et à l’eau-forte. On lui doit dans ce genre quelques sujets fantastiques[3], tels que celui qui représente Jupiter et les autres dieux essayant de congeler Mercure ; Vulcain et Pluton attisent le feu sous un creuset fermé duquel Mercure s’envole en fumée. Parvenu à l’âge de 65 ans, il hâta la fin de sa vie en travaillant nuit et jour à fondre ses statues et à les réparer, sans l’aide de personne. Il mourut le 18 mai 1549[4], et fut enterré par les soins de l’orfèvre Giuliano, son intime ami, dans la cathédrale où il avait exécuté tant de chefs-d’œuvre.


 

Baccio BANDINELLI
Sculpteur florentin, né en 1488, mort en 1560

Du temps où fleurirent à Florence les arts du dessin, grâce à la faveur et à l’appui de Laurent le Magnifique, vivait dans cette ville un orfèvre, appelé Michelagnolo di Viviano, originaire de Gaiule, qui s’entendait très bien à son métier, et travaillait pour la maison Médicis ; l’an 1487, il eut un fils qu’il nomma Bartolomeo, mais qui plus tard fut nommé Baccio[5], selon l’usage florentin Michelagnolo, désirant

  1. En 1548 ; il y en a huit.
  2. N’existent plus.
  3. Gravés sur bois.
  4. Mort en mai 1551 et enterré au Dôme. [Archives de Sienne.]
  5. Baccio de’Brandini ; il se fit plus tard passer pour un descendant de la noble famille siennoise des Bandinelli ; né le 7 octobre 1488, d’après le Livre des Baptêmes de Florence.