sa maison des perroquets, des singes, des ânes nains, des petits chevaux de l’île d’Elbe, un corbeau qui parlait, des chevaux barbes pour les courses des drapeaux, et d’autres singularités semblables, il avait su captiver le vulgaire qui ne s’entretenait que de ses extravagances. Le Sodoma ayant orné de fresques la façade de Messer Agostino Bardi[1], Domenico, pour lutter contre lui, peignit, avec beaucoup de soin, la façade d’une maison des Borghesi, près de la colonne de la Postierla voisine de la cathédrale. L’une et l’autre furent exécutées l’an 1512[2]. Domenico peignit ensuite, à San Benedetto, couvent[3] des moines de Monte Oliveto, hors la Porta a Tufi, un tableau[4] renfermant sainte Catherine de Sienne, qui reçoit les stigmates, sous une voûte, entre saint Benoît debout, à droite, et saint Jérôme en habit de cardinal, à gauche ; ce tableau, qui est d’un coloris très doux et qui a un grand relief, fut et est encore maintenant très estimé. Sur la prédelle, il fit trois petits sujets en détrempe, d’une vivacité incroyable, dessinés avec une gracieuse facilité, savoir : l’Ange mettant dans la bouche de sainte Catherine une partie de l’hostie consacrée, son Mariage avec le Christ, et quand elle prend l’habit de saint Dominique. Dans l’église San Martino, Domenico laissa un grand tableau contenant le Christ adoré par la Vierge, par saint Joseph et les bergers ; au-dessus de la cabane, il y a des anges dansant qui sont très beaux[5]. Dans cet ouvrage, qui est très apprécié des artistes, il commença à montrer aux connaisseurs que son talent était autrement solide que celui du Sodoma. Il peignit ensuite à fresque, dans le Grand-Hôpital[6], la Visitation de la Vierge, dans une manière pleine de charme et de naturel, et dans l’église de Santo Spirito, sur un tableau, sainte Catherine épousant l’Enfant Jésus porté par la Madone, entre quatre saints[7]. Ces travaux ayant accru la renommée de Domenico, on lui commanda un tableau destiné à l’église del Carmine, et devant représenter la Victoire de saint Michel sur Lucifer. Il imagina de figurer Lucifer précipité du haut du ciel dans les profondeurs de l’enfer, avec une pluie de démons nus, où il y a un peu de confusion ; ce tableau[8], resté inachevé, fut porté, après la mort de Domenico, dans le Grand-Hôpital et remplacé, dans
- ↑ Actuellement Palais Piccolomini.
- ↑ Elles n’existent plus.
- ↑ Couvent détruit.
- ↑ À l’Institut des Beaux-Arts de Sienne, avec la prédelle.
- ↑ En place, à l’autel des Marsili : peint vers 1523.
- ↑ À l’entrée ; peinte en 1512.
- ↑ Actuellement palais Saracini. — La prédelle est perdue.
- ↑ Actuellement à l’Institut des Beaux-Arts.