cette chapelle, et sur l’autel on mit une belle statue de saint Jacques, sculptée en marbre par Jacopo del Sansovino. L’architecture de cette chapelle est très estimée, surtout à cause de la voûte de marbre qui est divisée en compartiments octogones, très beaux.
Il ne se passa pas beaucoup de temps que Messer Bartolomeo Ferratino, pour sa commodité, l’agrément de ses amis et pour laisser un souvenir perpétuel de lui, fit construire par Antonio, sur la place d’Amelia, un palais remarquable[1], dont Antonio ne retira pas peu d’honneur ni de profit. Puis Antonio di Monte, cardinal de Santa Prassedia, qui était alors à Rome, voulut qu’il bâtît un palais[2] qu’il habita, et qui donne sur la place Agone, où est la statue de Maestro Pasquino. Au milieu de la façade qui donne sur la place, Antonio éleva une tour à trois étages, percée de fenêtres et ornée de pilastres, sur laquelle Francesco dell’Indaco peignit en clair-obscur une foule de sujets et de figures, à l’intérieur et à l’extérieur. Comme Antonio s’était mis étroitement au service du cardinal d’Arimini, celui-ci lui fit construire, à Tolentino della Marca, un palais pour lequel, non content de l’avoir richement récompensé, il lui témoigna toute sa vie une grande reconnaissance.
Pendant que, grâce à ces travaux, la renommée d’Antonio se répandait au loin, il advint que la vieillesse et les infirmités envoyèrent Bramante dans l’autre monde. Le pape Léon X établit immédiatement, comme architectes de la construction de Saint-Pierre, Raphaël d’Urbin, Giuliano da San Gallo, oncle d’Antonio, et Fra Giocondo de Vérone. Ce dernier quitta bientôt Rome[3], et Giuliano, étant vieux, obtint la permission de pouvoir retourner à Florence. Aussitôt Antonio pria instamment le cardinal Farnèse, son protecteur, de supplier le pape de lui accorder la place de son oncle Giuliano, ce qui fut facile à obtenir, d’abord à cause du talent d’Antonio, qui était digne de ce poste, et par suite du bienveillant accord qui régnait entre le pape et le cardinal. Antonio resta donc chargé, avec Raphaël, de cette entreprise qui se continua très lentement[4].
Le pape étant ensuite allé à Civita Vecchia, pour la fortifier en compagnie d’une foule de seigneurs, parmi lesquels se trouvaient Giovan Paolo Baglioni et Vitelli, Pietro Navarra en personne et