On peint ensuite dessus, de la même manière qu’il a été dit ci-dessus pour les autres procédés. Comme celui-ci a paru pratique et commode on a fait non seulement de petits tableaux portatifs, mais encore des tableaux d’autel et des œuvres représentant de très grands sujets. On en voit dans les salles du palais de Saint-Marc, à Venise, et ailleurs. Au delà de la limite de dimensions des panneaux, on a recours à la grandeur et à la commodité des toiles.
Chapitre X. — De la peinture à l’huile sur pierre, et quelles pierres sont bonnes pour cet usage.
La grandeur d’esprit de nos artistes peintres n’a fait qu’augmenter
sans cesse, et après avoir appliqué le coloris à l’huile à la peinture sur
mur, ils ont voulu pouvoir également peindre de cette manière sur
pierre. On a trouvé sur la côte de Gênes des sortes de dalles, dont nous
avons parlé dans l’Architecture, qui sont extrêmement propres à cet
usage. Comme elles sont très denses, et qu’elles ont un grain délicat,
elles sont susceptibles d’un poli parfait. Quantité de peintres ont peint
récemment de cette manière, et ont trouvé le vrai mode de procéder.
On a essayé ensuite des pierres plus fines, telles que le marbre mischio,
la serpentine, le porphyre, et autres semblables, qui, étant polies et
bien lisses, reçoivent très bien la couleur. En réalité si la pierre est
rude et sèche, elle s’imbibe beaucoup mieux et absorbe l’huile bouillie
ainsi que la couleur. C’est ainsi que quelques beaux pépérins, quand
ils ont été battus au fer, et qu’ils ne renferment ni sable ni tuf, peuvent
être aplanis, avec la même mixture dont nous avons parlé, au sujet du
crépissage, et en y promenant la truelle rougie au feu. D’une manière
générale, il ne convient pas de donner à toutes ces pierres de la colle
au début ; il suffit d’y appliquer une couche d’imprimure de couleur
à l’huile, ou d’enduit. Une fois qu’il est sec, on peut commencer le
travail tout à son aise. Celui qui veut faire une peinture à l’huile sur
pierre peut prendre de ces dalles génoises, les faire couper en carrés
et les fixer avec des chevilles dans le mur, par-dessus une incrustation
de stuc, en ayant soin de bien étendre l’enduit sur tous les joints, de
manière à obtenir une surface bien plane de la grandeur que l’on veut
avoir. C’est la vraie manière d’amener de pareilles œuvres à fin. Quand
elles sont terminées, on peut y ajouter des ornements de pierres fines,
de marbres mischio ou autres. Ces peintures sont durables à l’infini,
pourvu qu’elles aient été exécutées avec soin. On peut les vernir, ou