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vu également des noyaux de fruits sculptés, comme de cerises et d’abricots, sortant de la main d’artistes excellents d’Allemagne, et travaillés avec une patience et une finesse extrêmes. Bien que les étrangers n’aient pas cette perfection de dessin dont les Italiens font preuve dans leurs œuvres, ils ont travaillé et ils travaillent encore continuellement, de manière à conduire leurs œuvres à tant de finesse qu’elles excitent l’étonnement général. On peut en voir un exemple dans une statue, ou plutôt une œuvre miraculeuse en bois, due à Maestro Janni, artiste français. Celui-ci, habitant la ville de Florence qu’il avait élue pour patrie, prit si bien la manière italienne, dans les œuvres de dessin, auxquelles il se plut toujours, qu’avec la pratique qu’il avait de travailler le bois, il fit en tilleul une statue de saint Roch, grande comme nature. Il exécuta en fine sculpture les draperies, avec tant de fouillé et de souplesse, il en disposa les plis avec tant d’ampleur qu’on ne saurait voir chose plus belle. La perfection avec laquelle il exécuta pareillement la tête, la barbe, les mains et les jambes de ce saint, lui a valu, et attire encore maintenant des louanges infinies de la part de tout le monde. Bien plus, pour qu’on puisse se rendre entièrement compte de l’excellence de cet artiste, la statue est toujours en place, dans l’édifice della Nunziata de Florence, au-dessous de la chaire[1], sans qu’on l’ait recouverte de couleurs ou de peintures, conservant la teinte du bois avec toute la délicatesse et la perfection que lui donna Maestro Janni, œuvre infiniment plus belle que toutes les statues qu’on ait sculptées en bois.

Qu’il suffise d’avoir brièvement discouru de ce qui concerne la sculpture. Passons à présent à la peinture.

  1. Cette statue est toujours dans l’église de l’Annunziata, sous l’orgue.