aussi beaux que la nature. On peut en conclure que cet art est aujourd’hui en plus grande excellence que du temps des Anciens.
Chapitre V. — Des coins d’acier pour frapper les médailles en bronze et en autres métaux ; comment on fait ces médailles, en métal ; des pierres orientales et des camées.
Si l’on veut faire des médailles de bronze, d’argent ou d’or, comme en firent autrefois les Anciens, il faut d’abord, avec des poinçons de fer, graver en relief les différents poinçons voulus sur l’acier adouci au feu. Par exemple, on fera la tête seule en relief effacé sur un premier poinçon d’acier, et ensuite les autres parties qui s’ajoutent à celle-ci. Ayant ainsi fabriqué tous les poinçons d’acier nécessaires pour frapper les médailles, on les trempe au feu. Ensuite sur un coin d’acier détrempé qui doit servir de matrice, on imprime à coups de marteau la tête et les autres parties, chacune à leur place. Quand le tout est imprimé, on nettoie, on polit avec soin, et l’on termine cette gravure en creux qui doit ensuite servir de matrice. Quantité d’artistes ont toutefois gravé à la roue les matrices, de la même manière que l’on travaille le cristal, le jaspe, la calcédoine, l’agathe, l’améthyste, la sardoine, le lapis-lazuli, la chrysolithe, la cornaline, les camées et les autres pierres orientales. Par ce travail, on obtient des matrices plus soignées et du même poli que les pierres susdites.
On fait de la même manière le revers des médailles. Avec les matrices de la tête et du revers, on imprime des médailles de cire, ou de plomb, et on tire de celles-ci des formes en les moulant avec de la fine terre appropriée à ce travail. Ces formes, après qu’on en a sorti la cire ou le plomb, sont serrées dans les étriers, et l’on y coule le métal que l’on a choisi pour la médaille. On remet ensuite ces médailles coulées dans les matrices d’acier, et on les comprime, à l’aide de vis, de balanciers, ou à coups de marteau, de manière qu’elles prennent la fleur que la coulée ne leur avait pas donnée. On frappe les monnaies et d’autres médailles plus ordinaires sans vis, simplement avec le marteau à main. Quand aux pierres orientales, dont nous avons parlé plus haut, on les grave avec la roue et à l’émeri, la roue entamant toute pierre, si dure qu’elle soit. L’artiste moule toujours à la cire la gravure en creux à laquelle il travaille, et il peut ainsi enlever de la matière où il le juge nécessaire et terminer entièrement son œuvre. Les camées se travaillent en relief ; cette pierre étant feuillée, blanche au-dessus, noire en-dessous, on enlève du blanc peu