d’erreurs, comme celles d’un salon immense, d’un tout petit portique, de chambres encore plus exiguës ; toutes parties qui, étant membres d’un même édifice, doivent être, comme dans le corps humain, également ordonnées et distribuées, suivant la quantité et la variété des constructions ; par exemple, des temples ronds, octogones, à six faces, en croix ou carrés, les ordres qui varient suivant le goût et le rang de celui qui fait construire. Quand le dessin de ces édifices est de la main d’un homme qui a du jugement, ils montrent avec une belle manière l’excellence de l’artiste et la pensée de leur auteur. Pour mieux nous faire comprendre, nous supposerons le palais décrit ci-dessous. Il donnera des idées pour d’autres édifices et permettra de reconnaître, en le voyant, si un édifice est bien conçu ou non. Tout d’abord, qui considérera sa façade antérieure le verra élevé au-dessus de terre, soit sur une série de marches, soit sur des terrasses, assez pour que cette élévation lui donne de la grandeur et fasse que les caves et les cuisines souterraines soient plus éclairées, et plus hautes de plafond. L’édifice en sera aussi d’autant mieux préservé des tremblements de terre et des autres événements. Il faut ensuite qu’il soit semblable au corps humain, dans son ensemble et dans ses parties. Comme il aura à résister aux vents, à la pluie et aux autres intempéries, il devra être muni d’égouts, qui aboutissent à un collecteur, pour emporter au loin les saletés et les mauvaises odeurs, qui pourraient lui causer des dégâts. Quant à l’aspect général, sa façade doit avoir du décor et de la majesté, et être divisée comme le visage humain. La porte, en bas et au milieu, comme l’homme a la bouche de laquelle passent dans le corps tous les aliments. Les fenêtres correspondent aux yeux, une deçà et l’autre delà, et toujours de même, autant d’un côté que de l’autre, comme pour les ornements, les arcades, les colonnes, les pilastres, les niches, les fenêtres grillées, en un mot toutes sortes d’ornements, pour lesquels on suivra les mesures et les ordres, dont on a déjà parlé, soit dorique, ionique, soit corinthien ou toscan. Que l’entablement, qui soutient le toit, soit en proportion de la façade, suffisamment grand pour que la pluie ne baigne pas la façade et n’atteigne pas une personne assise au pied du mur, la saillie en proportion de la hauteur et de la largeur de cette façade. Pénétrons à l’intérieur. Que le premier vestibule soit magnifique et corresponde strictement à l’entrée de la gorge chez l’homme : qu’il soit large et dégagé, pour que les files de cavaliers ou de piétons qui y passeront fréquemment ne se causent pas d’accidents quand on y entrera en foule, soit pour des fêtes, soit pour d’autres réjouissances. La cour, correspondant au corps humain, sera un carré
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