de pleurésie et mourut à l’âge de quarante-neuf ans, sans avoir pu mettre la main à ce travail. Voici son épitaphe :
Antonius pictor præcipuum Messanae suae et Siciliae totius ornamentum hac humo contegitur. Non solum suis picturis, in quibus singulare artificium et venustas fuit, sed et quod coloribus oleo miscendis splendorem et perpetuitatem primus italicae pitturae contulit, summo semper artificum studio celebratus.
La mort d’Antonello causa une grande peine à ses nombreux amis, en particulier à Andrea Riccio, sculpteur, qui, à Venise, dans la cour du palais de la Seigneurie, fit en marbre les deux statues nues d’Adam et d’Eve, qu’on y voit et qui sont très estimées[1].
Telle fut la fin d’Antonello, auquel les artistes ne doivent pas moins de reconnaissance, pour avoir introduit en Italie le secret de la peinture à l’huile, qu’à Jean de Bruges, qui le découvrit en Flandre. Grâce à cette invention, les peintres sont arrivés à donner presque la vie à leurs figures. Cette méthode est d’autant plus précieuse que nulle part on ne trouve trace qu’elle ait été connue des anciens. Mais, de même que l’on ne dit rien qui n’ait déjà été dit, peut-être ne se fait-il rien qui n’ait déjà été fait, et je continuerai sans rien dire d’autre sur ce point[2].
- ↑ Existent encore, dues à Antonio Riccio de Verone. L’Ève est signée sur le piédestal Antonio Rizo.
- ↑ Documents qui font douter que Jean Van Eyck soit l’inventeur de la peinture à l’huile. Un passage obscur de Pline. Héraclius, dans son traité De coloribus et artibus Romanorum, a tout un chapitre où il parle de omnibus coloribus cum oleo distemperatis. Au XIe siècle, le moine Théophile, dans son traité Diuersarum artium Schedula, dit, au chapitre XXVI du 1er livre : accipe colores… terens eos diligenta Oleo Lini sine aqua et fac mixturas. Walpole [1762, Anecdotes de la peinture en Angleterre] rapporte un décret de Henri III, en 1289, où il est dit… pro oleo, vernice et coloribus emptis et picturis factis in camera regiae… Le baron Vernazza publie, en 1794, dans le Giornale Pisano, un document extrait des Archives de Turin, et d’après lequel un certain Georges d’Aquila, peintre florentin au service du duc de Savoie, obtient, en 1325, deux cents livres d’huile de noix, ad pingendum. Cicognara rapporte que le même peintre peignait à l’huile à Chambéry en 1814, et au Borghetto en 1318. Bibliothèque de l’École des Chartes, volume I, série II, p. 544. À la date du 25 mars 1356, ordre du duc de Normandie de payer au peintre Jean Coste 3131 francs 25 cents, pour peindre des histoires sacrées et profanes, dans on château… toutes ces choses seront fetes de fines couleurs à l’huile ; ... toutes ces choses vernissiées et assouvies entièrement sans aucune defaute.