coulis qui donnent sur la place. Enfin, il améliora et restaura ce palais de telle sorte qu’il mérita les louanges de tous ses concitoyens, et qu’entre autres récompenses, il obtint le titre de membre du Collegio, tribunal fort respecté à Florence[1].
L’église de San Giorgio ayant été donnée aux Dominicains de Fiesole[2], ils ne l’occupèrent que de la mi-juillet jusqu’à la fin de janvier et la cédèrent aux moines Salvestrini en échange du couvent et de l’église de San Marco qu’ils obtinrent du pape Eugène par l’entremise de Cosme de Médicis et de son frère Laurent. Les Dominicains, profondément attachés à la religion, au service et au culte divin, décidèrent de refaire le couvent entièrement à neuf, sur les plans et les dessins de Michelozzo, dans des conditions d’étendue et de magnificence qui devaient leur donner toutes les commodités désirables. On mit la main à l’œuvre, l’an 1437 et on s’occupa tout d’abord de la partie du couvent qui est au-dessus du vieux réfectoire, vis-à-vis des écuries du duc ; on fit vingt cellules, on mit le toit, on fit au réfectoire le gros œuvre de charpente et on mit cette partie dans l’état où elle est encore aujourd’hui. Ensuite on ne poussa pas la construction plus loin, pour attendre et voir quelle fin devait avoir un procès que Maestro Stefano, général des moines Salvestrini, avait suscité aux frères de San Marco, au sujet de ce couvent. Comme il fut jugé en faveur des frères de San Marco, la construction fut reprise. Mais la grande chapelle, édifiée auparavant par Ser Pino Bonnaccorsi, était venue en possession d’une dame de la famille Caponsacchi[3] et avait passé d’elle à Mariotto Banchi. Après quelques disputes, Mariotto donna la dite chapelle à Cosme de Médicis, après l’avoir enlevée à Agnolo della Casa, à qui les moines Salvestrini l’avaient donnée ou vendue. Cosme acheta ensuite à la Compagnia dello Spirito Santo l’emplacement où est actuellement le chœur, et l’on éleva la chapelle, la tribune et le chœur, sur les dessins de Michelozzo ; ce travail fut entièrement livré, l’an 1439. On fit ensuite la bibliothèque, longue de quatre-vingts brasses, large de dix-huit, toute en voûte au-dessus et en dessous, avec soixante-quatre meubles en bois de cyprès, pleins de très beaux livres. Puis on s’occupa d’achever le dortoir en le ramenant à la forme d’un carré, enfin le cloître et toutes les belles chambres du couvent. On peut regarder ce couvent comme le plus beau et le plus commode qu’il y ait en Italie, grâce au talent