et fut honorablement enterré dans l’église San Jacopo sopra Arno. Il laissa plusieurs élèves, qui ne méritent pas d’occuper notre attention, sauf Masolino da Panicale, qui se distingua d’abord comme orfèvre excellent, ensuite comme peintre de grand talent.
Lippo, peintre florentin, dont les inventions furent si variées et si heureuses, et dont la vie et les travaux furent interrompus par une si grande infortune, naquit à Florence, vers l’an 1354, et, quoi qu’il se soit mis très tard, et étant déjà grand, à étudier la peinture, il y fit de rapides et extraordinaires progrès, tant il fut aidé par la nature qui l’y poussait et par la richesse de son esprit. Il commença à peindre à Florence, dans le couvent de San Benedetto, de l’ordre des Camaldules, grand et beau monastère, aujourd’hui détruit, hors la porta a Pinti ; puis il fut appelé à Arezzo où il peignit à fresque, dans la chapelle des Mages de l’église Sant’ Antonio, une Adoration du Christ, et, dans l’évêché, la chapelle de saint Jacques et saint Christophe, pour la famille degli Ubertini[1]. Tous ces ouvrages furent d’une invention et d’un coloris admirables ; en particulier, il fut le premier à jouer avec ses figures, si l’on peut dire ainsi, et à éveiller l’esprit des artistes qui vinrent après lui. Ayant ensuite laissé de nombreux travaux à Bologne[2] et un tableau remarquable à Pistoia[3]., il revint à Florence, où il peignit, l’an 1383, dans la chapelle des Beccuti, à Santa Maria Maggiore, la vie de saint Jean évangéliste[4]. À la suite de cette chapelle qui est à gauche de la grande chapelle, il y a sur la paroi de l’église six épisodes de la vie du même saint, bien composés et soigneusement disposés par Lippo. Ce fut également lui qui peignit, dans le temple de San Giovanni, les volets du tabernacle[5] sur lequel sont des anges et un saint Jean en relief, de la main d’Andrea : Lippo y représenta, en détrempe, des sujets de la vie de saint Jean-Baptiste exécutés avec grand soin.
