difficulté, par Philoclès d’Égypte, ainsi que par Cléanthe et Ardyx de Corinthe, et par Delephanès de Sicyone.
III. — Cléophante de Corinthe fut le premier, chez les Grecs, qui se servit de couleurs, et Apollodore, le premier qui inventa le pinceau. Vinrent ensuite Polygnote, Thasius, Zeuxis, Timagoras de Chalcis, Pithius et Alaufus, tous très célèbres. Après eux, l’illustre Apelles fut tenu en haute estime et honoré par Alexandre le Grand. Lucien l’écrivain montre avec quel esprit ingénieux il traita les sujets de la calomnie et de la faveur. Presque tous les peintres et sculpteurs excellents furent toujours dotés par le ciel le plus souvent de l’ornement de la poésie, comme on le raconte de Pacuvius, ainsi que de la philosophie, comme on le voit dans Métrodore, aussi versé en philosophie qu’en peinture ; envoyé par les Athéniens à Paul-Émile, pour orner son triomphe, il resta auprès de lui pour apprendre la philosophie à ses enfants. La sculpture fut également grandement pratiquée en Grèce, et par quantité d’artistes excellents, entre autres : Phidias d’Athènes, Praxitèle et Polyclète, maîtres éminents. De même, Lysique et Pyrgotèle excellèrent dans la sculpture en creux, et Pygmalion dans le relief en ivoire. On raconte de lui qu’il obtint, par ses prières, le souffle et l’esprit pour la statue de déesse qu’il sculptait. La peinture fut également honorée et récompensée par les Anciens grecs et romains, puisqu’ils le témoignèrent à ceux qui la firent fleurir, en leur donnant des cités et de grandes dignités. Cet art brilla à Rome, au point que Fabius donna son nom à sa famille, mettant son titre dans les œuvres qu’il peignit si délicatement dans le temple de la Santé, et dont il prit le nom de Fabius Pictor. Il fut interdit, par un décret public, que les esclaves pratiquassent cet art dans les cités. L’art et les artistes furent continuellement tenus en honneur, au point que leurs œuvres rares étaient envoyées à Rome, comme des choses miraculeuses, pour figurer dans les triomphes parmi les autres dépouilles faites sur les ennemis. Les artistes éminents, s’ils étaient esclaves, étaient affranchis et recevaient d’honorables récompenses des républiques. Les Romains eurent tant d’estime pour ces arts que, pendant le sac de Syracuse, Marcellus voulut que l’on respectât un artiste fameux de cette ville, et que, de plus, on évitât de mettre le feu à la partie de la ville où se trouvait un admirable tableau qui fut ensuite porté à Rome, en grande pompe, dans le triomphe. En peu de temps, les Romains, ayant pour ainsi dire dépouillé le monde, réunirent les artistes et leurs plus belles œuvres : c’est ce qui rendit ensuite la ville de Rome si belle, parce qu’elle fut richement décorée