Page:Les vacances au château – Le fétichisme en amour, 1907.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 62 —


viendrait me chercher. Je restais seul, abandonné à mes réflexions et faisant l’inventaire de la petite pièce, je trouvais un lit très propre et quelques meubles. Une petite fenêtre donnait sur l’immense parc du monastère, le coup d’œil en était ravissant. Les premiers jours se passèrent sans incidents ; je suivais machinalement les exercices religieux, comme j’aurais fait tout autre chose. Les dix religieux qui composaient le personnel, s’évertuaient à me rendre la vie agréable et charmante. Le supérieur surtout me cajolait, me menait souvent dans sa chambre, cherchait à pénétrer le fond de mon cœur, pour savoir à quel degré d’innocence ou de connaissance de la vie et des plaisirs je devais me trouver. Mais j’étais absolument muet. Les quatre premiers jours se passèrent sans intérêt, sinon que le soir, lorsque couché dans mon petit lit, je crus entendre des voix