Page:Les vacances au château – Le fétichisme en amour, 1907.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 78 —


puissance de mari. Ses jeunes amies devaient être deux sœurs, et réalisaient le plus pur type de jolies pairs. Brunes toutes les deux, les yeux largement fendus, ombragés de cils abondamment fournis, le nez légèrement busqué, la bouche moqueuse et sensuelle, toutes deux moulées dans leur petite veste de drap bleue, la poitrine fleurie de violettes et mimosa, qui se perdaient dans les replis de leur mouchoir de dentelle, savamment glissé dans leur corsage, elles écoutaient, ou plutôt buvaient des yeux les paroles qui s’échappaient des lèvres de leur amie. La conversation devenait tellement intéressante, qu’elles se pressaient contre elle, pour ne pas perdre une syllabe.

Intriguée moi-même, et sans avoir l’air de prêter attention, faisant pour la forme courir ma plume sur le papier, je dressais une oreille quêteuse, et voici ce que j’entendis :