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Quand l’un était si bien fait pour l’autre,
Pourquoi nous as-tu séparés ?

Dieu ! quand ils crieront en avant !…

Ce qui me soutient dans mon attente,
C’est que j’ai reçu sa foi.
Et quand la douce haleine vente
Qui vient de ce doux pays
Où est celui que je désire,
Volontiers j’y tourne mon visage.
Alors il m’est avis que je le sens
Par-dessous mon manteau gris.

Dieu quand ils crieront : en avant !…

De cela j’ai surtout regret
Que je n’ai pu assister à son départ.
La chemise qu’il avait vêtue,
Il me l’envoya pour l’embrasser.
La nuit, quand son amour me presse,
Je la mets coucher à côté de moi
Toute la nuit contre ma chair nue,
Pour adoucir mes maux.

Dieu ! quand ils crieront : en avant !
Seigneur, aidez au pèlerin
Pour qui je suis dans l’épouvante,
Car félons sont les Sarrasins.