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Vostre voulenté doulce et plaisante ;
Car à la faire me présente
Plus que pour dame qui soit née,
Après une seule exceptée.


II.


Je suis desja d’amours tanné,
Ma très doulce Valentinée,
Car pour moy fustes trop tost née
Et moy pour vous fu trop tar né.

Dieu lui pardoint, qui estrené
M’a de vous pour toute l’année :
Je suis desja d’amours tanné,
Ma très douce Valentinée.

Bien m’estoye souspeçonné
Qu’auroye telle destinée,
Ains que passast ceste journée
Combien qu’Amours l’eust ordonné :
Je suis desja d’amours tanné.


(36) P. 143. Ce fut aussi ce même roi de Sicile, duc d’Anjou, qui composa, en réponse à ce xxvie rondeau de Ch. d’Orléans, les deux suivants :

I.

Pourtant, se vous plaignez d’Amours,
Il n’est pas temps de vous retraire :
Car encor il vous pourra faire
Tel bien que perdrez vos dolours.

Vous congnoissez assez ses tours ;
Je ne dy pas pour vous desplaire ;
Pourtant se vous plaignez d’Amours, etc.

Ayez fiance en lui tousjours,
Et mettez paine de lui plaire,