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la seconde moitié du xixe siècle

lois de la morale humaine sont exposées avec vigueur ; Henry Bataille, hardi et subtil psychologue, romantique et réaliste tout ensemble, qui cherche dans des cas d’exception à peindre l’âme profonde de l’homme, et surtout les rapports de l’homme et de la femme, compliqués par la vie moderne (l’Enchantement, 1900 ; Maman Colibri, 1904 ; la Marche nuptiale, 1905 ; la Femme nue, 1908…) ; Émile Fabre que passionne le monde des finances et de la politique (la Vie publique, 1902 ; les Ventres dorés, 1905) ; Henri Lavedan, psychologue et humoriste ; Alfred Capus, peintre de l’optimisme (la Veine, 1902) ; De Flers et Caillavet, satiristes aimables (le Bois sacré, 1910 ; l’Habit vert, 1913) ; Henry Bernstein, psychologue dur, brutal souvent, épris de mouvement et d’action (la Rafale, 1905 ; le Voleur, 1907 ; Samson, 1907) ; Tristan Bernard, auteur de très nombreuses comédies d’un comique irrésistible (Le Danseur Inconnu, le Petit Café, l’Anglais tel qu’on le parle, Daisy, les Pieds Nickelés, etc…), qui témoignent cependant d’une observation extraordinairement pénétrante de la vie, et qui sont écrites avec le plus parfait naturel ; enfin M. Paul Claudel a donné des drames hautains, d’une rare vigueur, écrits dans une langue qui lui est très particulière qui sait donner aux mots leur maximum d’intensité (L’Otage, l’Annonce faite à Marie).

Tandis qu’un réalisme neuf s’emparait de la scène, M. Edmond Rostand (né en 1868), y faisait triompher avec un éclat à peu près sans précédent, un théâtre purement romantique. En 1894, il donna les Roma-