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la seconde moitié du xixe siècle

verselle, a donné des préceptes de sagesse d’une haute portée en même temps que d’une poésie intense. M. Paul Bourget (Un cœur de femme, le Disciple, Un Crime d’amour) est un analyste subtil. M. Maurice Barrès a dit, dans une langue cadencée, les troubles de sa sensibilité exaspérée, et les aspirations générales de son pays. M. Marcel Prévost a écrit des romans légers et frivoles. M. René Boylesve a traduit les tristesses et les inquiétudes de l’enfance avec un art d’une très grande délicatesse. Mme Colette Willy a, dans des livres dont certaines pages sont peut-être inutilement licencieuses, apporté à la littérature l’expression d’un pittoresque absolument neuf, et d’une sensibilité aussi aiguë que sincère. Mme Marcelle Tinayre a écrit de nombreux romans pleins de mouvement et de vie.

Dans la poésie, dont l’obscurité des symbolistes a quelque peu écarté le public, quelques noms brillent pourtant d’un très vif éclat. Albert Samain (1858-1900) disciple de Verlaine et comme lui épris avant tout de musique, laisse deux admirables livres. Au Jardin de l’Infante (1893) et Aux flancs du vase (1898). M. Jean Richepin (né en 1849) est un romantique attardé. M. Henri de Régnier (né en 1864) avec ses Premiers Poèmes (1899) ses Médailles d’Argile (1900), sa Cité des Eaux (1902) cherche l’expression de la sensibilité moderne dans la peinture de tableautins antiques et écrit des vers d’une muse délicieuse. M. Maurice Bouchor (né en 1855) essaye de faire vivre une poésie populaire avec les Symboles (1895). M. Francis Jammes cherche dans une simplicité presque naïve une