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la seconde moitié du xixe siècle

José-Maria de Hérédia (1839-1907), son disciple fervent, l’a imité dans les Trophées (1893), un recueil de sonnets très parfaits, qui ne manquent que de vie intérieure.

Autour de Leconte de Lisle s’étaient encore groupés d’autres poètes : Sully Prudhomme, François Coppée, Paul Verlaine… Mais ces « Parnassiens » prirent si vite des directions si différentes qu’il est impossible de les considérer en groupe et de trouver dans ce Parnasse une école.

Sully Prudhomme (1839-1908) est un élégiaque. Il fait penser à un Lamartine moins puissant mais un peu plus serré. Au contraire de son maître Leconte de Lisle, il s’intéresse passionnément au monde intérieur. Ses premiers recueils, Stances et Poèmes (1865), les Épreuves (1866), les Solitudes (1869), les Vaines tendresses (1875) sont l’expression claire et délicate d’une sensibilité très tendre. Les autres recueils, la Justice (1878), le Bonheur (1888), sont des poèmes philosophiques. Le poète, ayant pris dans l’habitude de l’analyse psychologique le goût d’une analyse plus générale, essaie d’exposer, sinon de résoudre, les grands problèmes et hausse à la philosophie pure le ton de sa poésie.

François Coppée (1842-1908) fut séduit, lui aussi, par les aspects de la vie moderne, et s’appliqua à les noter. Il le fait avec une simplicité qu’il pousse trop souvent jusqu’à l’excès. Trop attentif à adapter sa langue aux sujets réalistes qui lui sont chers, il en arrive à un prosaïsme qui lui valut de nombreuses