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la seconde moitié du xixe siècle

forme, et plus encore le respect des rythmes consacrés. Ses recueils : les Cariatides (1842), les Stalactites (1846), les Odes funambulesques (1857), les Exilés (1867) sont des fantaisies très expertes, un peu oubliées aujourd’hui. Dans son Petit Traité de Versification française (1872), Banville préconise l’emploi de la rime riche, sonore, inattendue, tintinabulante, procédé dont il a tiré lui-même les meilleurs effets.

Les Parnassiens

Sous le nom de Parnassiens, un groupe de poètes commença, vers 1866, à se grouper autour de Leconte de Lisle (1820-1894), auquel ne pouvait décidément plus s’appliquer l’étiquette de romantique. Leconte de Lisle est, en effet, le premier grand poète qui se soit tout à fait distingué du romantisme. On peut dire qu’il apportait dans la poésie ce que Flaubert apportait dans le roman : des qualités romantiques de forme jointes à un souci très classique de la perfection. La forme de Leconte de Lisle est extrêmement belle et comme sculpturale, un peu froide néanmoins et presque absolument privée de mouvement. Quatre recueils : les Poèmes antiques (1852), les Poèmes barbares (1862), les Poèmes tragiques (1884), les Derniers poèmes (1895). Il décrit la nature des tropiques et des régions lointaines qu’il a parcourues, évoque les grands fauves, les peint avec amour ; nous raconte les anciennes légendes de la Grèce ; cherche dans l’espace et dans le temps la Beauté qu’il ne trouve pas autour de lui.