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la seconde moitié du xixe siècle

tendant que le particulier ne se fond jamais tout entier dans le général, que la nature aime les formes diverses, que chaque individu présente bien plus de différences avec les autres que de points communs. Cela lui donna la passion du détail individuel, ce qui le conduisit quelquefois à perdre de vue les proportions ; mais son goût infaillible le garda toujours des erreurs graves. Il fut au milieu de cette époque confuse où se mêlaient tant d’influence, d’une étonnante lucidité. Son style se ressent de ses qualités d’esprit. Il est souple, élégant, précis.

Avant de s’adonner complètement à la critique, il avait essayé d’être un poète. Les Poésies de Joseph Delorme apportaient une note nouvelle, l’intimité, en quoi Sainte-Beuve est le précurseur de Coppée, et un certain goût de l’individualité maladive, en quoi il préparait Baudelaire.



vi. — La seconde moitié
du xixe siècle


Renan et Taine

Après ces grands épanchements romantiques, la seconde moitié du siècle réagit et sentit le besoin d’aller vers plus d’exactitude. Des esprits comme Renan ou comme Taine sont les types les plus caractéristiques de cette réaction.