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la première moitié du xixe siècle

s’attache à la forme et à la couleur qu’il rend d’ailleurs puissamment.

Le roman

On a vu que les poètes avaient publié des romans. Ils n’avaient pas pu ne pas y mettre un peu de leur lyrisme. George Sand (1804-1876), une femme, n’écrit pas en vers, mais elle porte dans des romans autobiographiques tout le lyrisme qu’ont montré les poètes, et même un peu plus. Le lyrisme étant l’expression d’une âme, c’est d’abord son âme qu’elle exprime dans ses premiers romans : Indiana (1831), Valentine (1832), Lélia (1833), Jacques (1834), Mauprat (1836). Puis, étant femme, et subissant violemment l’influence des hommes qui l’entourent, elle écrit des romans socialistes : le Compagnon du tour de France (1840), Consuelo (1842), le Meunier d’Angibault (1845), le Péché de Monsieur Antoine (1847). Elle se retire alors à la campagne et y écrit des romans campagnards : la Mare au diable (1846), la Petite Fadette (1849), François le Champi (1850) ; c’est la meilleure partie de son œuvre, et la plus sincère. Elle y exprime tout le charme de son Berry natal dans un style où les locutions paysannes apportent, avec le plus grand naturel, un curieux parfum de terroir. Enfin elle consacre la dernière partie de sa vie à composer des romans romanesques, idéalistes, tels que les Beaux Messieurs de Boisdoré (1858), et ce fameux Marquis de Villemer (1860) qu’avec l’aide de Dumas fils elle mit à la scène avec un si grand succès.