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le xviiie siècle

son esprit malin et vif, par ses qualités de clarté, par son style nerveux, un très grand écrivain français. De tels dons, en lui permettant de mettre les plus grandes questions à la portée de tout le monde, lui valurent une immense influence. Il a contribué pour une large part à ruiner définitivement en France le goût du merveilleux, et les historiens des temps modernes ont pu, grâce à lui, écrire librement l’histoire du passé.

L’Encyclopédie

Le mouvement rationaliste et scientifique de la première moitié du siècle aboutit à la publication de l’Encyclopédie (1751-1772) que l’on peut considérer comme son triomphe définitif. Un nouveau venu de la littérature, Denis Diderot (1713-1784), et le mathématicien d’Alembert eurent la plus grande part dans cette entreprise. Il s’agissait de composer un vaste dictionnaire comprenant un résumé complet de toutes les sciences et de toutes les philosophies. Les directeurs de l’entreprise firent appel à la collaboration des premiers écrivains de France et des savants les plus connus. Voltaire, Montesquieu y écrivirent. Jean-Jacques Rousseau, alors à ses débuts, y signa les articles sur la musique. Marmontel se chargea de la littérature, l’abbé Morellet de la théologie, Daubenton de l’histoire naturelle, d’Holbach de la chimie, Quesnay et Turgot de l’économie politique. Tous les grands noms du siècle apportèrent leur contribution à cet ouvrage