suites, puis soldat, eut sa vie bouleversée par une violente passion. Ses romans, fort nombreux, sont aujourd’hui très oubliés, mais l’un d’eux, Manon Lescaut, septième volume de la série Mémoires d’un homme de qualité (1728-1732) est universellement célèbre. Pour la première fois la vérité la plus poignante entrait sans voiles dans la littérature. Le héros, des Grieux, et l’héroïne, Manon, sont des types humains que l’auteur n’a parés d’aucune vertu. Bien plus il nous les montre avec toutes leurs tares, leurs faiblesses qui peu à peu les dégradent et les avilissent, les font descendre l’un et l’autre jusqu’aux plus bas degré de l’échelle sociale. Mais la violence de leurs passions nous les rend tout de même sympathiques.
La littérature sentimentale s’illustre encore du nom de Vauvenargues (1715-1747), officier mort à 32 ans, presque inconnu de ses contemporains, bien que Voltaire en fit grand cas. Il essaya, après Pascal et La Rochefoucauld, de mettre le cœur humain en maximes. Mais sa ressemblance avec ces penseurs de l’autre siècle est plus extérieure que réelle. Il combat la morale ascétique de Pascal, déteste la doctrine du renoncement et croit à l’excellence des passions qu’il veut qu’on laisse se développer. Il pense que l’homme ne trouvera le bonheur que dans l’action. Son œuvre est la négation du christianisme.
Un esprit de tout premier ordre, Montesquieu (1689-1755), introduit la politique dans la littérature et