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le xviie siècle

Le théâtre de la fin du siècle

Un seul nom, celui de Regnard (1655-1709), qui tente de continuer la comédie de Molière. Il n’égale pas son maître mais donne une suite de comédies en vers fort alertes et fort gaies. Le Joueur (1696) et le Légataire Universel (1708) sont d’une légèreté, d’une fluidité délicieuses. Les sujets rappellent ceux de Molière. Les personnages sont beaucoup moins vrais, Regnard est peu observateur. Il n’a qu’une sorte d’imagination scénique dont il se sert avec beaucoup de bonheur.

Les écrivains religieux

Au xviie siècle la foi était grande. La cour de Louis XIV affichait sa dévotion. La littérature religieuse prit facilement de l’importance. Elle révéla deux véritables génies : Bossuet, Fénelon ; et trois grands orateurs : Bourdaloue, Fléchier, Massillon.

Bossuet (1627-1704) avait appris la simplicité à l’école de Saint Vincent de Paul. La fréquentation des grands classiques lui donna le goût de la beauté. Il prêcha à Paris, devant la cour, y obtint tout de suite un succès considérable, avec ses carêmes et surtout ses oraisons funèbres, fut nommé évêque et percepteur du dauphin pour l’éducation duquel il écrivit le Discours sur l’Histoire Universelle (1681), ouvrage incomplet au point de vue historique, mais plein d’aperçus remarquables, dont Montesquieu se souviendra plus tard, et le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même.