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le xviie siècle

(1613-1680) ne le fait servir à rien qu’à la satisfaction de son dilettantisme. Il fait de la recherche psychologique pour le plaisir d’en faire. Le résultat est un petit recueil de Maximes (1665) qui constitue un des plus grands monuments qu’on ait édifiés sur la nature morale de l’homme. La Rochefoucauld ramène tous les sentiments à l’amour-propre ou amour de soi. Jamais encore l’analyse n’avait été si subtile, la langue si sobre et si exacte.

Les mondains

À côté de ce grand seigneur, on peut placer le cardinal de Retz, Mme de La Fayette et Mme de Sévigné, qui sont plutôt des amateurs que des écrivains de métier.

Le cardinal de Retz (1614-1679) écrit des Sermons, des Lettres, des Mémoires. C’est un moraliste élégant qui fut l’ami de La Rochefoucauld auquel il ressemble par plus d’un point.

Mme de La Fayette (1634-1693) publie quelques romans dont un, La Princesse de Clèves (1678), est encore très lu aujourd’hui. Elle est vraie, disait d’elle La Rochefoucauld. Elle est, de la même façon sinon au même degré que Racine, très symbolique de son époque en ce que, chez elle, l’intrigue ne sert qu’à la mise en lumière des sentiments et de leur évolution. Ce livre, à la fois élégant, délicat et sincère, a passé longtemps pour le modèle du roman psychologique.

Mme de Sévigné (1626-1696) écrit, sur elle-même