est vulgaire, et en général de tout ce qui est simple, réaliste, près de la vie. L’horreur du naturel conduit à un amour excessif de la mythologie. On enveloppe l’idée banale dans des formes alambiquées.
Parmi ces poètes précieux, Saint Amand est souvent exquis, et même tout près parfois des poètes modernes. Il aime la nature. Il en fait de petits tableaux très vigoureux. Voiture est surtout un amuseur, qui remplace la sincérité du fond par l’ingéniosité de la forme, qu’il pousse jusqu’aux suprêmes raffinements.
En même temps le roman prend une grande importance, surtout le roman pastoral où des bergers et des bergères raffinent, en costumes de soie, et toujours avec bienséance sur les mouvements de l’amour. L’Astrée (1627) d’Honoré d’Urfé, le Cyrus et la Clélie de Mlle de Scudéry, qui peignent l’idéal de la vie précieuse, ont un succès considérable.
Toutes ces œuvres nous sont insupportables aujourd’hui par les complications des sentiments et du style et nous paraissent d’une grande fadeur. Mais elles apportèrent dès cette époque les germes de notre littérature psychologique, qui se développera à travers les œuvres de Mme de La Fayette, de Laclos, de l’abbé Prévost, de Stendhal, jusqu’au roman contemporain.
Le Burlesque est amené également par l’horreur du naturel. Il veut réagir contre le sentimentalisme des Précieux, et fait en quelque sorte de la préciosité en