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le xviie siècle

gie de la religion chrétienne, est restée inachevée. Elle fut publiée en 1670 sous le titre de Pensées. Il reprend le scepticisme de Montaigne et la théorie de la faiblesse de l’homme, mais il y ajoute cette conclusion que l’homme, si faible, doit s’abandonner tout entier à Dieu.

Pascal, dans sa forme, dédaigne le brillant des précieux. Il ne cherche, dans l’assemblage des mots, que l’expression la plus intense de la pensée ; et ce souci de s’exprimer toujours plus fortement à la fois et plus simplement lui fait bien souvent mépriser les formes usuelles. Le style des Pensées ne fut jamais mis au point. Mais avec le style des Provinciales, il assouplit la langue qu’il affranchit décidément des tournures latines, il donne à la prose sa forme définitive.

Les Précieuses

Les guerres de religion terminées, la paix revenue, les mœurs s’adoucirent. Une vie de salons commença. La marquise de Rambouillet, vers 1608, se retira dans son hôtel dont elle fit le rendez-vous par excellence des amis des lettres. Mlle de Scudéry, Voiture, Mme de Sévigné, Mme de La Fayette et tout le chœur des poètes sont les fervents de ce cercle brillant, de cette académie du goût. Dans ce salon et dans quelques autres on raffine sur la distinction, sur l’élégance, sur l’esprit, sur le langage. On prend l’habitude des périphrases, des métaphores, la haine du mot propre qui