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le xviie siècle

d’onction contre le rigorisme de Calvin. Il accorde les exigences de la religion avec ce goût de vie heureuse qu’avait apporté la Renaissance, et ainsi dessine avec douceur un mouvement en avant du catholicisme.

Une secte se formera alors, plus rigide, celle des Jansénistes, qui, humiliant l’homme et sa raison devant la grâce du créateur, introduira dans le catholicisme les règles et l’austérité protestantes.

Les philosophes

Le grand philosophe de cette époque est Descartes (1596-1650) qui essaiera d’appuyer sur une méthode rigoureuse les bases d’une certitude scientifique et sera en quelque sorte le père des sciences exactes.

Ce tourangeau, qui avait fait campagne dans la guerre de Trente Ans, avait, au cours même de ses pérégrinations militaires, beaucoup lu et beaucoup pensé. En 1637, il publia le très fameux Discours de la Méthode, faisant délibérément table rase de toutes les idées reçues et prétendant ne « recevoir aucune chose pour vraie qu’il ne la connût évidemment être telle », il donnait les moyens les plus sûrs d’arriver à la connaissance.

Mais Descartes, quand il veut expliquer les grands mystères du monde, est obligé de constater l’impuissance de la raison humaine et de recourir à Dieu. Il le prouve mal et on peut dire qu’il l’admet comme une idée innée. Il ne croit plus, comme Rabelais, à l’excellence du libre instinct ; il croit à l’utilité des