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la renaissance

décidément dans l’afféterie. Son sens de l’harmonie et de l’allitération serait très intéressant s’il ne l’outrait souvent jusqu’à la caricature. C’est le pittoresque en bijoux. D’Aubigné (1550-1630), resté célèbre par le vers adorable : « Une rose d’automne est plus qu’une autre exquise », écrit un grand poème épique sur les malheurs de la France ensanglantée par les guerres religieuses, Les Tragiques, qui montrent du souffle et une noble violence, mais tombe souvent dans la monotonie.

Somme toute, les continuateurs de Ronsard jusqu’à la fin du xvie siècle, amenuisent la sensibilité et raffinent sur la forme, tombant souvent dans les mignardises, dont leurs successeurs du xviie siècle auront quelque mal à se dégager ; mais, par la subtilité de leur forme, donnent à celle-ci une précision de terme, une souplesse, une harmonie qui préparent la perfection classique.

La Satire Ménipée

En 1593, importante nouveauté : cinq ou six écrivains se groupent pour publier périodiquement sur les faits du jour de petits pamphlets. C’est la Satire Ménippée, premier embryon de la Presse.