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la renaissance

temps qu’une compréhension élargie et complètement renouvelée des Antiques, qui donna naissance en France à ce mouvement considérable qu’on appela la Renaissance et qui fut l’aurore d’une ère nouvelle.

La littérature au contact de ces païens épris de la beauté physique et qui croyaient, non pas à une vérité révélée, mais aux déductions de leur raison, cessa d’être un jeu subtil de rhétorique pour redevenir un moyen d’expression.

À la vérité, cet ensemble d’idées nouvelles ne fut pas adopté en bloc. Les écrivains y prirent chacun ce qui convenait le plus à son tempérament, de sorte que la Renaissance n’est jamais représentée tout entière dans un seul homme, mais dans la suite des poètes et des prosateurs de tout le xvie siècle.

La cour et les poètes de cour

Le goût de la vie parfaite (élégances, amours, beauté, sens de la bonne chère, des femmes jolies, des esprits clairs et délicats) se donna pleine carrière dans cette vie de cour, si charmante, à laquelle présidait François ier. Cette époque trouve son expression dans les vers de Clément Marot, de Mellin de Saint-Gelais et de Marguerite de Valois.

Clément Marot (1497-1544), avait fait avec le duc d’Alençon la campagne d’Italie en 1521. Il en rapporta la passion de la clarté et la simplicité qui avaient été à l’origine les qualités françaises par excellence, et qui s’étaient perdues dans les complications.