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les xive et xve siècles

ii. — Les xive et xve siècles


Hésitation du développement littéraire

La veine du moyen âge semble s’être épuisée. Les auteurs, dès l’avènement des premiers Valois, manquent manifestement d’idées nouvelles. Sans doute la guerre de Cent ans et l’invasion anglaise pèsent trop lourdement à cette époque sur l’esprit de la France pour qu’on puisse s’étonner de ce ralentissement de la production littéraire. Les poètes, troublés, incapables de comprendre les aspirations de la sensibilité profonde de la race, alors que l’ordre public est si malmené, s’attardent à ressasser les vieux thèmes, mais en précisent la forme, parfois avec des complications et des subtilités fort ennuyeuses, parfois aussi avec bonheur. Surtout ils se plaisent aux poèmes à forme fixe. C’est l’époque où fleurissent rondeau simple, rondeau double, ballade, chant royal.

Quelques noms à retenir : Guillaume de Machaut (1284-1370), élégant et habile ; Froissart (1337-1411) avec son Épinette amoureuse ; Eustache Deschamps (1340-1410) avec un très grand nombre de petits poèmes dont quelques-uns font déjà penser à La Fontaine ; Christine de Pisan (1363-1431) avec son Dittié à la Louange de Jeanne d’Arc, et sa Cité des