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les nègres.

du Valo, du Kayor, de Dakar, du Baol, du Sine et du Saloum, et dans les villes coloniales de Saint-Louis du Sénégal et de Sainte-Marie de Gambie. Elle a été importée en plusieurs points du littoral par les traitants, les ouvriers et les matelots sortis des colonies du Sénégal et de la Gambie, et elle est devenue en ces localités la langue des ouvriers[1] ».

Le type des Wolofs est incontestablement un des plus élevés parmi ceux des peuples noirs. Fr. Moore, à la suite de la relation de Ledyard et Lucas[2], s’exprime en ces termes sur leur compte « Ces naturels sont beaucoup plus noirs et aussi plus beaux que les Mandingues ; car ils n’ont pas comme eux, et comme les Floups, le nez large et les lèvres épaisses. En un mot tous les peuples voisins, dont j’ai vu un grand nombre d’individus, n’approchent pas des Jalofes pour la noirceur de la peau et la beauté des traits. » Mungo Park rapporte qu’ils n’ont pas le nez aussi épaté, les lèvres aussi épaisses que les autres nègres[3].

Pour ce dernier caractère il faut faire une réserve ; comme les autres noirs, le Wolof est franchement lippu, mais il est moins prognathe que beaucoup d’autres, ses maxillaires sont moins saillants et forment moins un museau ; les dents ne sont pas projetées en avant ; le menton n’est véritablement pas fuyant. Le front est assez élevé, le nez un peu épaté, mais beaucoup moins qu’il ne l’est chez la plupart des autres nègres de la Sénégambie, de la Guinée, du Soudan[4].

  1. Grammaire de la langue volofe, 1869. — Boilat, Esquisses sénégalaises, p. 270. Cust, The modern Languages of Africa, t. I, p. 173. Londres, 1883.
  2. Ledyard et Lucas, Voyages en Afrique, trad. par Lallemand, p. 338. Paris, 1804. — Cf. Lindsay, Voyage to the Coast of Africa in 1758, p. 77. Londres, 1759. — Golberry, traduct. allem., t. I, p. 51. Leipzig, 1803.
  3. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique en 1795, etc., par Mungo Park, trad. de l’anglais par J. Castéra, t. I, p. 24. Paris, an VIII.
  4. Bulletins de la Société d’anthropologie, t. I, p. 128. — Tautain, Revue d’Ethnographie, t. IV, p. 65.