Page:Les muses du foyer de l’Opéra - choix des poésies libres, galantes, satyriques et autres, 1883.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

D’autres s’en chargeront : je sais bien que pour moi
Prudemment je resterai coi ;
Sur de pareils sujets faut tenir bouche close :
Maïs contre une jeune beauté
Le procès le mieux intenté
Ne voudrois avoir et pour cause.
Mon récit me semble un peu long ;
Me faut pourtant passer encore une parole
De morale… sans elle aucun conte n’est bon ;
C’est est, dit-on, la rocambole,
J’ai connu plus d’un vieux barbon,
Qui sur leur mine et sur leur ton,
Etant jugés sans conséquence,
Ainsi de maint tendrons vous raffloient l’innocence ;
Tandis qu’un jeune amant tendre et plein d’une ardeur
Que le respect renfermoit dans son ame
Voyoit souvent payer sa flamme
De la plus injuste rigueur.
Puisqu’à cent ans hommes sont hommes
Et puisqu’il n’est point d’âge où le cœur soit muet,
Mere ayez toujours l’œil au guet,
Et défiez-vous de Jérôme.

(Par M. DE LILLE, capitaine de cavalerie)