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Cette jeunesse de l’âme, cette jeunesse du cœur, nous la voulons toujours garder comme vous.


Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie tous d’être venus prêter l’appui de vos talents, de vos caractères, de vos volontés à cette démonstration humanitaire. La cause des faibles a besoin de l’appui des forts.

Nos noms, et tout particulièrement ceux des deux orateurs inscrits en tête de nos listes, disent très clairement que cette assemblée est composée d’hommes qui, par leurs opinions religieuses ou antireligieuses, philosophiques, sociales, politiques, appartiennent à des écoles différentes et même entièrement opposées.

Lorsque des Français, divisés par ailleurs d’opinion, très divisés, se groupent dans une pensée commune, dans un sentiment commun, ils démontrent par là même, ils démontrent avant toutes choses qu’il y a encore une France, et que cette France, cette patrie, leur est chère. Où serait la France, existerait-elle encore si sur aucun point, sur aucune question les Français ne pouvaient s’entendre et sentir de même ?

De nombreux orateurs vont prendre la parole. Ils exprimeront sous des formes diverses une même pensée. À cette pensée chacun ajoutera sa note personnelle. Quelques-uns nous laisseront peut-être entendre l’écho de leurs convictions politiques et sociales. Le Comité de protection et de défense des indigènes que j’ai l’honneur de représenter ici, et qui compte lui-même dans son sein des hommes appartenant à tous les camps, à toutes les opinions, n’a qu’une chose, une chose unique en vue, et prend ici par ma bouche la responsabilité d’une seule et unique pensée : défense des natifs opprimés ; répression par la justice de tous les crimes commis aux colonies.


Après ce court préambule, voulez-vous me permettre d’entrer in medias res et de jeter un coup d’œil sur la question si grave dont nous avons aujour-