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Les antisémites sont partis et ils ont laissé les hommes de sens et de pensée continuer à délibérer.

Citoyens, les hommes de sens et de pensée unis aux hommes d’action continueront à agir et nous aurons, vous entendez bien, la pleine émancipation, la pleine liberté ; et ce sera l’honneur de la race noire de ne se souvenir de son esclavage d’hier que pour travailler à l’émancipation locale de l’humanité dans le socialisme international (Vifs applaudissements).




DISCOURS DE M. CHASTAND

directeur du Signal


Citoyennes et Citoyens,

En prenant la parole dans cette assemblée, je ne veux pas me laisser aller au découragement. L’as semblée que nous avons devant nous aujourd’hui nous montre que nous allons au-devant du succès et que nous forcerons le gouvernement et les ministres à marcher dans la voie de l’affranchissement et de la liberté des indigènes aux Colonies.

On m’a demandé de vous entretenir surtout, — je ne serai pas long, — des abominations qui se commettent à Madagascar.

Ce n’est pas seulement au Congo que l’on accable les indigènes d’impôts et de corvées ; ce n’est pas seulement au Congo qu’ils meurent par milliers, c’est sur cette belle terre de Madagascar ; c’est là que règne un régime de terreur qui, grâce à un cabinet noir admirablement organisé, n’a pas pu parvenir à notre connaissance. Mais, il a suffi d’un instant, du rappel du gouverneur pour qu’immédiatement, nous apprenions le soulèvement d’une partie de l’île. Et quelle était la cause de ce soulèvement ? Encore un abus de pouvoir : c’était un blanc qui s’était approprié, par le droit du plus fort, la femme d’un malgache. Et ces hommes qui ont peut-être plus que beaucoup d’entre nous le sentiment du devoir, du droit et de l’honnêteté, s’étaient révoltés. C’est l’explication du soulèvement qui vient d’avoir lieu.