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Forcé, par les ordres des princes, de passer tout rhiver sans rien entreprendre, La Rouerie dot se borner à fuir devant ses ennemis. Aucun asile n’était sûr pour lui ; il errait à travers les forêts, couchant la plus souvent sur la dure et n*ayant d’autres compagnons que Saint-Pierre, son domestique, et le courageux Loisel, secrétaire de la confédération. Déjà épuisé par des fatigues et des inquiétudes de toutes sortes, La Rouerie ne put supporter longtemps un pareil genre de vie ; il tomba malade et se réfugia au château de la Guyomaraîs, sous le nom de Gosselin. Après quinze jours d’une maladie qui laissait encore des espérances, il mourut le 30 janvier i79â, dans un accès de délire que lui causa la nouvelle de Texécution de Louis XVI. La Bretagne perdait en lui le seul homme qui pût , pour le moment, réunir toutes ses forces et lui faire jouer un rôle pareil à celui de la Yendée.

Barthe et Morillon apprirent bientôt par Latouche que La Rouerie était mort et que la plupart de ses papiers avaient été enterrés avec lui. Intimidé par les menaces de Morillon, le jardinier de M. de La Guyomaraîs indiqua Tendroit où reposait le cadavre du chef de Fassociation bretonne. L^exhumation eut lieu aussitôt ; des pièces importantes furent saisies,. D’autres papiers, contenant la preuve matérielle du complot et compromettant plusieurs conjurés, avaient été portés chez Desilles, à la Fosse-Ingant, mis dans un bocal et cachés à six pieds sous terre au milieu d’un des carrés du jardin, le tout en présence et sur les conseils de Latouche-Cheftel. Le lendemain de son expé-