Au moyen de la langue as-tu parfois d’un chibre,
Sans le secours des mains, fait roidir chaque fibre.
Et rien qu’en lui pompant l’extrémité du gland,
Fait jaillit de son tronc un foutre ruisselant ?
J’ai souvent à ce jeu prêté mon ministère,
J’en connais les secrets, les ruses, le mystère…
Cependant, en suçant, il est bon que la main
Joue autour des roustons un air de clavecin,
Et lorsque du plaisir est arrivé le terme,
Dans ma bouche je sais conserver tout le sperme.
Dans mon bordel souvent il vient beaucoup de vieux,
— Ce sont ceux-là d’ailleurs qui nous payent le mieux ;
Sais-tu par quel moyen, petite, on les amuse
Et de quelle façon à leur égard on use ?
Le vieux plus que le jeune aime à polissonner.
Parfois il lui suffit de voir, de patiner,
De poser sur la motte une brûlante lèvre :
Il satisfait ainsi son amoureuse fièvre.
Mais souvent, par malheur, tous ces attouchements,
L’aspect de ces appas jeunes, frais et charmants,
Ces formes en tous sens trop longtemps regardées,
Dans son crâne embrasé font germer des idées.
C’est en ce moment-là, pour le mettre en état
Et pouvoir arriver à quelque résultat,
Qu’il faut de son métier connaître les roueries
Et n’être pas novice en polissonneries.